Fontainebleau 2024 : Le Top 100 SHF respecté dans le Criterium des 5 ans Hongres !
2ème du classement Top 100 SHF tenant compte des performances tout au long de la saison, le BWP TUC VAN'T MEERHOF s’impose finalement dans ce Critérium Cycle Classique 5 ans réservé aux hongres. Ces derniers, exceptionnellement séparés des mâles cette année, ont mis en exergue deux autres chevaux à l’avenir prometteur, JISCO DU PRIEURE (auteur d’un doublé, puisque 2ème du Championnat) et UNITY TOUCH, fils du très recherché United Touch S, l’étalon star de Richard Vogel.
Tuc van’t Meerhof, le crack de Benjamin Lemonnier
Fils de Tangelo van de Zuuthoeve, étalon très imprégné de sang français (issue de Narcos II et d’une mère par Laudanum, ainsi qu’Almé en 4ème génération), TUC réalise une finale parfaite et finit avec un score négatif de 3,5 points, tout comme ses deux poursuivants...mais son meilleur classement au Top 100 SHF lui permet, comme le prévoit le règlement, de l’emporter. Sa mère Kartel est la sœur utérine de Jezebel, bonne gagnante internationale sous la selle de Douglas Lindelöw (SWE), et de Hazard van T&L Z, performante à 1,45m. Son arrière-grand-mère Tsarina a produit pas moins de trois performeurs à 1,60m : Houston, étalon, CSI 1,60m avec Spencer Smith (USA), l’excellente Just A Gamble (Adrienne Sternlicht/USA), et Pegasus Deau Re Mi (Rodrigo Giesteira Almeida/BRA), sans oublier Gin Guidam (CSI 1,55m avec Frédéric Vernaet/BEL). Installé dans le Morbihan à côté de Lorient, Benjamin Lemonnier obtient son tout premier succès dans les finales SHF. « Nous avons une écurie de commerce spécialisée dans les jeunes chevaux, avec entre 50 et 80 chevaux par an » explique-t-il. « J’ai acheté Tuc lorsqu’il avait deux ans et demi. Je l’ai encore car il est tout petit, à peine 1,60m, mais il a un coeur énorme. Pour le commerce, les clients m’embêtaient un peu avec sa taille, ce qui m’a permis de le garder...et je les remercie » dit-il amusé.
TUC VAN'T MEERHOF & Benjamin Lemmonier - Crédit photo : PSV Photo
En bon professionnel, Benjamin veille à sélectionner des sujets sains. « Le critère primordial, c’est d’avoir de bonnes radios. Aujourd’hui on ne vend plus un cheval sans ça. Le second critère : qu’il soit très beau, très chic, avec du potentiel. Avec ma femme Flore Le Floch, nous sommes partis de rien. Nous vendions des trotteurs, des Connemara irlandais, et maintenant, nous évoluons à ce niveau. » Vice-Champion hunter 4 ans l’an dernier avec ce même Tuc, le Breton s’offre un premier titre et espérait une sélection pour Lanaken qu’il a honoré de belle manière avec un sans faute lors de la première qualificative puis un petit 4 points dans la seconde. « Il vit dehors H24, pieds nus, avec un copain. Nous fonctionnons comme ça chez nous. Ma femme est spécialisée en éthologie et comportement des chevaux. En tant que cavalier professionnel, nous n’étions pas forcément en osmose. Aujourd’hui, nous visons le bonheur des chevaux, et celui-ci est dans le pré. Ils vivent tous ensemble, montés en mors simple, pieds nus. On cherche à ce qu’ils aient le moral avant tout, c’est le plus important. » Bien que très attaché à son cheval, Benjamin aimerait lui trouver une bonne famille. « C’est un cheval de concours par excellence. J’ai eu des propositions en sortie de piste, certains voulaient le faire sauter alors qu’il venait de sauter trois parcours sans pénalité. Nous allons essayer de choisir le client, car nous y sommes attachés, c’est un peu notre copain. »
TUC VAN'T MEERHOF & Benjamin Lemmonier - Crédit photo : PSV Photo
Le doublé pour Jisco du Prieuré
Et de deux pour Jisco ! Après le titre de vice-champion Cycle Classique 5 ans, le partenaire de Jeroen Zwartjes s’offre également celui de vice-champion du Critérium grâce notamment à sa 4ème place au Top 100 SHF. Auteur de huit parcours sans faute sur 10 à 4 ans, double sans faute au CIR d’Auvers (5ème), ce fils de Diamant de Semilly – oui, encore ! - avait profité ensuite de vacances bien méritées. Débuté par Jeroen Zwartjes, ce dernier a poursuivi le travail de préparation de ce puissant alezan avec tout autant de succès. Depuis plus de quarante ans, Jeroen n’a manqué aucune édition de la Grande Semaine. « Quand on monte un cheval qu’on nous demande toute la saison, c’est qu’il se passe quelque chose » lance le pilote aux anges. « Il a confirmé à chaque sortie. Je me suis dit que peut-être, son naisseur et propriétaire allait craquer et vouloir le vendre, mais pour le moment, il le garde. Comme tous les bons chevaux, il possède la souplesse, une tête extraordinaire. Il peut parfois sauver des situations difficiles. Il a des moyens hors normes. Si tout se passe bien, il pourra sauter à haut niveau. J’ai eu beaucoup de chevaux jeunes qui ensuite ont couru JO ou Coupe du Monde. Il fait partie clairement de ces chevaux là. » Jeroen et Philippe Lefoulon, naisseur de Jisco, collaborent seulement depuis quatre ans. Présentés par un ami commun, les deux hommes partagent la passion de la formation juste et progressive pour faire éclore le talent de leurs protégés. « Il a commencé dans les chevaux et un jour, il a décidé de devenir pilote de ligne » confie-t-il, « il a débuté son élevage avec deux juments et tous les ans, il fait naître deux poulains. » L’expérience de Jeroen lui permet de gérer le programme de ses jeunes recrues au fur et à mesure. Fidèle parmi les fidèles, le Normand d’adoption se souvient de sa première finale. « La première année, je montais un ‘L’, Laine d’Or, 4ème du Championnat des Anglos...ça fait plus de quarante ans...j’ai quand même 61 ans ! ». Désormais installé dans le Calvados, le sexagénaire a vécu dans de nombreuses régions, mais il admet que la Normandie reste dominante dans ces championnats. « Il y a une vraie différence, que ce soit les parcours SHF ou les chevaux. Forcément, c’est plus dur. Mais si on mettait 5cm de moins chez nous, il y aurait beaucoup plus de sans faute. On est bien préparés pour Fontainebleau. » Après ce titre de vice-champion des 5 ans, Jeroen et ses chevaux s’octroient quelques vacances bien méritées, l’un en Martinique, les autres au pré.
JISCO DU PRIEURE & Jeroen Swartjes - Crédit photo : PSV Photo
Unity Touch, la touche gagnante
Avec un tel patronyme, difficile de dissimuler ses origines prestigieuses. Inutile de tourner autour du pot, le père de UNITY TOUCH n’est autre que le mondialement connu United Touch S, partenaire de l’allemand Richard Vogel. Ensemble ils ont remporté le Rolex Grand Slam de Genève 2023 et le Grand Prix 5* de Wellington (USA), et impressionnent lors de chacune de leurs sorties. Côté maternel, nous retrouvons une lignée Oldenbourg mariée à l’ancien crack de Ludger Beerbaum, Chaman (Baloubet du Rouet, sf). L’arrière-grand-mère de Unity Touch, Grannuschka, est la mère des deux étalons performeurs Conterno Grande et Couleur Rubin. La propre mère de celle-ci est par ailleurs à l’origine d’un autre étalon bien connu en France, Gio-Granno. Génétiquement, Unity Touch représente un réservoir plus qu’intéressant. Installé dans le Morbihan, Steven André, 53 ans, est associé à son frère Erwan depuis plus de vingt ans. C’est ensemble qu’ils ont repéré et acheté le jeune prodige. « Nous utilisons le circuit SHF pour éduquer nos chevaux et les rendre performants afin, éventuellement, de les commercialiser » tient-il à préciser. « Nous avons déniché Unity grâce à Emilie Loisel, native de la Manche et installée en Allemagne. La première fois que nous l’avons vu, le cheval sortait du pré et n’avait sauté en liberté. Nous l’avons vu dans un grand manège faire ses premiers sauts. Nous sommes restés en contact avec le naisseur, qui nous a envoyé des vidéos une fois débourré. Le cheval nous plaisait et on a fini par l’acheter trois mois plus tard en mars 2023. Erwan l’a débuté rapidement en Formation 1 puis il est retourné au champ avec des copains. Nous l’avons rentré en novembre et depuis, le cheval n’a fait que monter en puissance jusqu’à cette semaine où il a magnifiquement sauté les trois jours. Il a tout d’un très grand cheval, physiquement et mentalement. L’obstacle est en lui. A peine il commet une faute qu’il rectifie. Il a une grande intelligence de l’obstacle, il est fort et souple. Nous avons été beaucoup sollicités toute l’année. Nous avons envie de l’emmener plus loin. Nous en avons vendu une partie à notre partenaire Alexandrine Bonnet-Dian pour le sécuriser et nous espérons aller jusqu’aux 7 ans. »
UNITY TOUCH & Steven André - Crédit photo : PSV Photo
Outre ses qualités intrinsèques, Unity Touch ne peut renier son père à qui il ressemble beaucoup. « J’avais vu United Touch S gagner à Stuttgart juste avant que nous allions le voir. Je l’avais trouvé exceptionnel. Certes il y a un certain travail effectué sur le cheval et ce que nous cherchons ce sont des qualités naturelles. Mais côté maternel, on retrouve Chaman avec du sang français, et on les aime avec cet apport. Unity est un condensé de sa génétique. » Même s’il prend chaque étape l’une après l’autre, Steven sait aussi que monter un tel cheval représente une certaine responsabilité. « La pression vient plus du fait que je sais que j’ai un très bon cheval et j’ai envie de monter à la mesure de son potentiel. C’est la première fois que j’en monte un comme lui. Il a montré qu’il était un vrai cheval de concours. » Le hasard fait que les frères André ont acheté récemment une fille de United Touch S, issue d’une mère par Quidam de Revel. « Elle est du même gabarit, plus homogène, avec un très belle tête. Unity a encore besoin de s’étoffer, le meilleur reste à venir ». L’avenir s’annonce en tout cas prometteur chez les Bretons.
UNITY TOUCH & Steven André - Crédit photo : PSV Photo
Le palmarès de ce Critérium Cycle Classique 5 ans Hongres 2024
1- Tuc van’t Meerhof, bwp (Tangelo van de Zuuthoeve, bwp), né chez Peter Verhelst et Ben Schuurmans (BEL), monté par Benjamin Lemonnier (Morbihan) – 15 sans faute sur 16 sorties – 2ème du Top 100 SHF – 1339,66 € de gains
2- Jisco du Prieuré, sf (Diamant de Semilly, sf), né chez Philippe Lefoulon (Normandie), monté par Jeroen Zwartjes (Calvados) – 15 sans faute sur 16 sorties – 4ème du Top 100 SHF – 1585 € de gains
3- Unity Touch, westf (United Touch S, westf), né chez Patrick Lewin (ALL), monté par Steven André (Ille-et-Vilaine) – 12 sans faute sur 13 sorties – 71ème du Top 100 SHF – 1070 € de gains